La véritable intégration de la virtualisation dans le réseau

tech-presentation-2J’ai déjà eu l’occasion de parler à travers différents articles de virtualisation de systèmes d’exploitation. Je vais bien entendu continuer cette série d’articles afin de faire le tour de tous les types majeurs de virtualisation cependant je souhaiterais faire une petite parenthèse. Cet article fait suite à une démonstration technologique à laquelle j’ai pu assister dans le cadre de mon stage.

La virtualisation est une technique qui met à mal les configurations et la conception traditionnelle du réseau. Traditionnellement, derrière un port d’un équipement réseau se trouve une machine. Sur cette machine on retrouve une adresse mac et un adresse IP. La virtualisation chamboule cette convention. On se retrouve rapidement à avoir un nombre important de d’adresses mac et d’adresses IP derrière un même port physique. De plus, traditionnellement un port sur lequel on branche une machine est un port en mode « access » en langage Cisco (non propagation des étiquettes de VLAN) alors qu’avec la virtualisation ces ports vont devoir se trouver en mode « trunk » (propagation des étiquettes de VLAN).

Les choses se compliquent de manière significative dès qu’on commence à insérer la notion de migration de machines virtuelles. Traditionnellement, un déplacement de machine nécessite le déplacement d’un technicien et la reconfiguration des équipements. Avec la virtualisation, la migration de machines virtuelles se fait en deux clics à distance et ne doit pas nécessiter l’intervention d’une personne sur site. Ce qui change fondamentalement, c’est qu’on va devoir adapter la configuration du réseau à la volée en fonction de changements applicatifs.

Le réseau est habitué à s’adapter à des changements au niveau 3 du modèle OSI avec les nombreux protocoles et algorithmes de routage. Le réseau est capable de s’adapter tant bien que mal aux changements de topologie de niveau 2 avec des technologies telles que le Spanning Tree. Cependant, il n’a pas du tout l’habitude de s’adapter à des changements applicatifs. Or dans le cas de la migration de machines virtuelles, il va falloir qu’il le fasse et qu’il le fasse vite et bien.

La virtualisation va donc s’interfacer avec le réseau pour pouvoir le commander et le faire s’adapter en fonction des migrations de machines virtuelles. L’interfaçage avec une interface de configuration du réseau sera donc indispensable. La mise en place d’un équipement réseau (virtuel ou physique peu importe) pour coordonner ces modifications et modifier les topologies va également être nécessaire.

En termes de fonctionnalités, chaque machine virtuelle va avoir son propre port virtuelle sur lequel il sera possible d’associer des configurations qui s’attribuent traditionnellement aux ports de switchs ou de routeur. L’équipement réseau virtuel pourra être capable de servir de routeur, d’IDS ou même de firewall applicatif. La gestion du réseau sera centralisé car il est indispensable de pouvoir gérer tous les équipements réseau d’un seul emplacement afin d’avoir une harmonie.

Vous allez me dire que tout ceci est bien beau et bien sympa, et vous aurez bien raison. Cependant sans implémentation pratique cela ne servirait pas à grand chose. Il n’existe, hélas, aucune implémentation libre de ce type d’application mais il en existe cependant des implémentations propriétaires. J’ai nommé Cisco Nexus 1000v mais qui n’est disponible que pour VMWare. Selon certaines informations, Citrix serait également en train de travailler sur une implémentation open source d’un telle application ce qui serait une avancée majeure pour la virtualisation open source ! De plus, la plateforme Cisco Nexus 1000v semble être prévue pour être exécutée sur plusieurs hyperviseurs étant donné qu’il est possible de spécifier le type d’hyperviseur. Aujourd’hui, seul VMWare fonctionne mais pourquoi pas Xen demain ?

Ca, c’est le futur de la virtualisation ! Et ca fait plaisir !