Gérer les règles iptables d’un parc de serveurs : Netfilter Manager

Cet article va pouvoir expliquer une partie de l’absence d’activité sur ce blog dernièrement. Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à prévenir du fait que je ne suis pas, à la base, un développeur et donc que je débute dans le domaine de développement applicatif et du développement Open Source. Soyez-donc indulgent si je fais des erreurs « de base ».

Problématique

Le besoin initial de cette application est la gestion des règles iptables d’un parc de machines. En tant qu’administrateurs système, nous ne retrouvons régulièrement à gérer des scripts iptables sur divers serveurs. Lorsqu’on gère 5-10 serveurs, la gestion à la main reste acceptable. Cependant, dès que l’on commence à gérer plus de serveurs, ca commence à devenir réellement long et fastidieux. Et qui dit fastidieux dit fort potentiel d’erreurs.

J’ai donc entrepris de créer une application qui permettrait de gérer tout ca de manière un peu plus automatisée. L’application Netfilter Manager est donc née. Le nom est pas tout à fait extraordinaire mais ca représente à peu près ce que ca fait.

Présentation

Netfilter Manager utilise donc une interface en ligne de commande afin de pouvoir gérer un lot d’hôtes et les règles associées. Cette CLI est inspirée quelque peu de la CLI Cisco pour ceux qui ont déjà eu la chance l’occasion de l’utiliser. La licence de l’application est GPLv3. J’avoue ne pas être un expert dans le domaine des licences de logiciel mais c’est une des plus répandues et le peu que j’en connais me convient.

Chaque hôte dispose d’un nom et d’une adresse IP. A la place de l’adresse IP, on peut bien sûr utiliser un nom DNS que le serveur de gestion saura résoudre. L’application ne supporte que pour l’instant Iptables, il n’est donc pas encore possible de sélectionner un type d’hôte mais c’est une fonctionnalité envisageable.

Les règles sont ajoutées hôte par hôte et peuvent être organisées par ligne. Par défaut, les règles que vous ajoutées sont ajoutés à la suite des règles existantes. Il est possible de gérer plus finement l’ordonnancement des règles en utilisant la gestion par ligne. Chaque ligne peut comporter plusieurs règles et les règles seront appliquées dans l’ordre croissant des lignes. Ce comportement est très similaire au mode de fonctionnement des access-list Cisco.

Voici un petit exemple d’utilisation :

Il est également possible de créer des lots de règles grâce à un moteur de template dont l’utilisation est expliquée dans le README. Vous trouverez un exemple de template dans le fichier cobalt.tpl présent dans le répertoire templates.

Une fois que vous avez créé toutes les règles de firewall, vous allez pouvoir les « pousser » vers vos serveurs. Un script contenant les règles est généré en prenant les règles que vous avez spécifié et en ajoutant au début le contenu du fichier start.tpl. Par défaut, ce fichier contient des règles permettant de supprimer les règles iptables actuellement utilisées.

Pour en savoir plus sur l’utilisation de l’application, la commande help devrait pour vous aider. Sinon je vous conseille de lire le README (en anglais pour l’instant). J’espère que les explications sont claires et vous permettront de réussir à utiliser l’application. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez me le faire savoir soit par ce blog soit par le bugtracker de github.

Bonus

En petit bonus, j’ai ajouté la possibilité de créer des règles en utilisant la syntaxe Cisco. Pour l’instant, seuls les règles IP sont supportées mais les règles TCP/UDP devraient également être supportées par la suite. Dans le mode ajout, il faut utiliser la commande access-list. Un page d’aide a été spécifiquement ajouté, vous pouvez y accéder en tapant access-list help. Je ne suis pas sûr que ce soit d’une utilité débordante mais ca m’a bien amusé de le coder.

Code

Tout le code de l’application est disponible sur github. Vous pouvez télécharger la version courante de l’application en cliquant sur ce lien.

Si vous souhaitez contribuer, vous êtes les bienvenus. Tout se passe via le git proposé par github. L’application est faite en Python et j’ai essayé de rendre le code le plus lisible possible. Si vous souhaitez effectuer des remontées de bugs ou me donner votre avis, vous pouvez le faire sur ce blog ou sur github.

Génération de certifications OpenVPN par lots avec pkitool

Ce blog n’est pas particulièrement actif ces derniers temps comme vous pouvez le remarquer. Surement une petite baisse de motivation de ma part mais également les vacances. Aujourd’hui ce sera donc un petit article simple mais efficace.

En Avril, j’avais écrit un petit billet sur la génération de certificats OpenVPN par lots ce qui est bien pratique lorsqu’on doit en générer une quantité importante. J’ai à nouveau rencontré cette problématique mais dans un contexte légèrement différent. Sous Ubuntu Server 10.04, le jeu d’outils Easy-RSA d’OpenVPN n’utilisent plus OpenSSL directement mais utilisent pkitool qui ne semble être qu’un intermédiaire de simplification.

Du coup, le script donné précédemment n’est plus valable. Il a donc fallu trouver une parade assez simple mais non moins fonctionnelle. La solution adaptée à pkitool ne tient plus qu’en un seul script qui est le suivant.

#! /bin/bash
# Make a certificate/private key pair using a locally generated
# root certificate.
export EASY_RSA= »`pwd` »
export OPENSSL= »openssl »
export PKCS11TOOL= »pkcs11-tool »
export GREP= »grep »
export KEY_CONFIG=`$EASY_RSA/whichopensslcnf $EASY_RSA`
export KEY_DIR= »$EASY_RSA/keys »
export PKCS11_PIN= »dummy »
export KEY_SIZE=1024
export CA_EXPIRE=3650
export KEY_EXPIRE=3650
export KEY_COUNTRY= »FR »
export KEY_PROVINCE= »FR »
export KEY_CITY= »Paris »
export KEY_ORG= »Antoine-Corp »
export KEY_EMAIL= »me@myhost.mydomain »
export KEY_CNAME=$1
export EASY_RSA= »${EASY_RSA:-.} »
« $EASY_RSA/pkitool » $*

Le tour est joué ! Vu que WordPress (ou plutôt de ces modules/thèmes) remplace les quotes par des guillemets impossibles à copier/coller dans un shell, je vous mets à disposition une version en texte brut jusqu’à ce que j’ai réussi à résoudre ce problème assez agaçant.

Au final, ce script devrait vous être utile pour générer rapidement des certifications OpenVPN à la pelle et ainsi vous simplifier la vie.

SNMP : Ajouter des informations personnalisées à la MIB

Je n’ai pas encore beaucoup eu l’occasion de parler de supervision sur ce blog. C’est pourtant un sujet très intéressant et particulièrement vaste. Aujourd’hui, nous allons détailler une petite fonctionnalité de SNMP qui nous permet de faire de nombreuses choses très utiles.

Vous le savez surement déjà, SNMP (Simple Network Management Protocol) est un protocole très utile pour la supervision d’équipements informatiques que ce soit des serveurs, des équipements réseau, des sondes de température, etc. Il s’agit de la référence en la matière. Sa structure est quelque peu archaïque vis à vis des tendances actuelles mais sa pertinence est toujours d’actualité. Il existe de nombreuses ressources sur Internet au sujet de SNMP, je ne reprendrai donc pas la théorie de ce protocole.

La supervision est un domaine très vaste et surtout très compliqué. Chaque configuration et chaque équipement va avoir ses petites spécificités. De plus, chaque situation va nécessiter la supervision d’une métrique X ou Y. Concrètement, les informations que l’on souhaite superviser ne sont pas forcément présentes dans une MIB SNMP existante.

Les solutions alternatives sont nombreuses. On peut choisir de développer une application spécifique ce qui implique un travail assez colossal et une intégration dans l’application de supervision. Une autre solution est de « customiser » le serveur SNMP afin de nous envoyer des informations spécifiques. Ces informations ne feront pas partie d’une MIB standardisée mais pourront nous être très utiles. Les manipulations concernent uniquement snmpd sous Unix.

Le démon snmpd que nous utilisons comme agent SNMP sur les plateformes Unix/Linux nous renvoit par défaut un grand nombre d’informations. Il supporte également l’ajout d’informations récoltées par l’exécution de scripts tierces. Les informations renvoyées par ces scripts seront placés dans la branche « .1.3.6.1.4.1.2021.8  » de la MIB standard.

Il est nécessaire de spécifier l’exécution d’un script dans le fichier de configuration snmpd.conf. Voici un exemple de script :

exec railsversion « /bin/bash /etc/snmp/railsversion.sh »

Lors des tests que j’ai effectué, j’ai remarqué qu’il n’était pas possible d’utiliser des « pipes » dans cette commande ce qui est fort dommage. Une fois que vous avez ajouté cette ligne dans votre fichier de configuration snmpd, il est nécessaire de le redémarrer pour qu’elle soit prise en compte.

Si nous effectuons un snmpwalk sur la branche SNMP mentionnée précédemment, nous remarquons que les informations retournées par ce script son bien présentes.

root@dev:~# snmpwalk -v2c -cpublic 10.8.0.6 .1.3.6.1.4.1.2021.8
UCD-SNMP-MIB::extIndex.1 = INTEGER: 1
UCD-SNMP-MIB::extNames.1 = STRING: railsversion
UCD-SNMP-MIB::extCommand.1 = STRING: /bin/bash /etc/snmp/railsversion.sh
UCD-SNMP-MIB::extResult.1 = INTEGER: 0
UCD-SNMP-MIB::extOutput.1 = STRING: 2.1.0-7
UCD-SNMP-MIB::extErrFix.1 = INTEGER: noError(0)
UCD-SNMP-MIB::extErrFixCmd.1 = STRING:

Nous avons donc réussi à intégrer nous-même des informations dans SNMP. Ces informations ne sont pas standardisées bien évidemment mais vous permettent d’adapter votre solution à vos besoins. Il est ensuite possible de réutiliser ces informations dans Nagios par le biais de plugins « maison » assez aisément. J’en reparlerai ultérieurement.

Au final, cette petite astuce assez simple permet de se confectionner un bout de MIB personnalisé simplement et efficacement. Cette solution est largement plus efficace que le développement d’une application spécifique.