Premiers pas sur Solaris ou OpenSolaris

solarisLors d’un précédent article, j’ai eu l’occasion de vous présenter dans les grandes lignes le système d’exploitation Solaris. Je vous ai fait une petite démonstration de tous les avantages que pouvait présenter un passage vers ce système d’exploitation. Entre temps, j’ai eu l’occasion de passer ma machine virtuelle Xen sous OpenSolaris en utilisant le processus évoqué précédemment. Je vais donc, à travers, cet article faire un petit retour d’expérience sur une première mise en place et utilisation d’OpenSolaris.

Solaris ou OpenSolaris ?

La première question que l’on se pose lorsqu’on souhaite passer à Solaris est « Dois-je choisir Solaris ou OpenSolaris ? ». Avant de pouvoir répondre à cette question, il va falloir distinguer les deux variantes. OpenSolaris n’est pas forcément beaucoup plus open source que Solaris étant donné que les deux variantes disposent plus ou moins des mêmes applications.

OpenSolaris est la version « communautaire » de Solaris. Pour faire une comparaison simpliste, OpenSolaris est à Solaris ce qu’est Debian Sid à Debian Lenny. De toute manière, les deux variantes sont disponibles gratuitement sur Internet. Une différence notable est que vous n’aurez les mises à jour de sécurité Solaris 10 que 6 mois après leur publication alors que vous aurez celles d’OpenSolaris immédiatement.

Si vous venez du monde Linux, je vous conseille fortement OpenSolaris car vous aurez plus de repères que dans Solaris.

L’installation

Je vous préviens d’entrée de jeu, OpenSolaris risque de vous décevoir à l’installation. En effet, il est nécessaire de passer par une interface graphique pour l’installer. Il faut donc 512 Mo de RAM au moins pour pouvoir l’installer. Je sais que cela va frustrer certaines personnes mais il semble un peu simpliste de s’arrêter à un tel détail. Si vous souhaitez effectuer l’installation sans interface graphique, vous pourrez toujours vous pencher sur Solaris. De toute manière, l’interface graphique est très simple à désactiver.

L’installation se déroule de manière tout à fait conventionnel avec le traditionnel « Suivant ». Je vous conseille fortement de choisir le système de fichier ZFS même si vous avez tout de même la possibilité de rester sur UFS (Unix File System). Je n’ai pas eu de difficulté particulière et je pense que vous ne devrez pas en avoir non plus.

Interface en ligne de commande

Lorsque vous avez démarré OpenSolaris, vous allez probablement supprimer le démarrage de l’interface graphique. Ceci se fait via le SMF de manière tout à fait simple. Pour lister les services, vous pourrez utiliser la commande svcs. Pour activer ou désactiver des services, vous pourrez ensuite utiliser svcadm disable/enable. Si vous cherchez les scripts init.d, il n’y en a que très peu et c’est normal. SMF remplace les scripts init.d rappellez-vous.

Vous risquez d’être assez vite frustré par le shell proposé par défaut. Le shell par défaut dans Solaris est csh. Si vous vouliez découvrir un shell utilisé par les dinosaures, vous trouverez votre bonheur. Sinon, je vous conseille de passer directement à bash en tapant la commande bash tout simplement. Vous pourrez également simplement installer zsh.

L’utilisation de vim est assez rudimentaire. Il va falloir retourner aux bases car bon nombres de raccourcis ne sont pas présents. Je ne me l’explique pas mais autant que vous soyez prévenus car c’est assez dissuasif.

Commandes qui sauvent la vie

Je vous ai déjà prévenu, lorsque vous passez à Solaris vous perdez tous les jolis automatismes que fournissent les distributions Linux standards. Le meilleur exemple est la commande halt qui disparait. Pour éteindre votre machine, il faudra forcer le run-level 0 via la commande init 0. Pour rebooter votre machine, il faudra forcer le run-level 6 via la commande init 6. Comme vous pouvez le constater, pour utiliser Solaris, il faut une connaissance approfondie d’Unix ou bien la volonté de l’acquérir.

Au final, je pense avoir fait un rapide retour d’expérience de la prise en main d’OpenSolaris/Solaris. Vous pouvez penser qu’il s’agit d’un Unix préhistorique étant donné des mécanismes assez compliqué mis en place. Vous avez cependant pas tord sur certains aspects mais vous avez totalement tord sur d’autres aspects. Je pense que les cotés « préhistoriques » sont composés par les nouveautés. Je pense également possible qu’il est possible de faire abstraction des ces problèmes et de s’adapter.